Budget 2025 : des victoires et une vigilance accrue

Lors de mes déplacements dans ma circonscription et lors des nombreuses cérémonies de vœux auxquelles j’assiste, j’ai entendu le besoin de stabilité et la nécessité de changements concrets dans vos vies.

Notre pays, nos collectivités, nos associations, nos entreprises ont besoin d’un budget et de visibilité.

Malheureusement, nous n’avons pas de majorité absolue pour mettre en œuvre « tout le programme, rien que le programme du NFP ».

Nous devons arracher, chaque fois que cela est possible, des victoires, qui vont dans le sens de notre programme.

Nous avons fait le choix de nous asseoir à la table des négociations et d’entamer des discussions avec un gouvernement dont nous ne partageons pas les orientations politiques.

Grâce à des négociations intenses, les socialistes ont obtenu plusieurs victoires :

  • il n’y aura pas de gel des pensions pour 17 millions de retraités en 2025. Concrètement, cela représente un gain de pouvoir d’achat de 200 euros net par mois pour une pension de retraite de 1 400 euros. Ce n’est pas rien !
  • il n’y aura pas d’augmentation de taxes sur l’électricité ;
  • le budget de la santé va être augmenté de 1,2 milliard d’euros. Pour l’hôpital public spécifiquement, ce sont 800 millions d’euros en plus, soit 12 000 postes de personnels soignants créés ou maintenus ;
  • le passage de un à trois jours de carence dans la fonction publique a été abandonné ;
  • il n’y aura pas de suppression de 4 000 postes dans l’éducation nationale ;
  • il y aura 2 000 créations de postes d’accompagnants d’élèves en situation de handicap ;
  • il y aura moins d’efforts demandés aux collectivités ;
  • l’accession à la propriété sera facilitée avec l’extension du prêt à taux zéro, et les maires seront financièrement incités à construire plus de logements, à hauteur de 100 millions d’euros.

Est-ce suffisant ? Evidemment non.

Est-ce la politique que nous aurions mise en œuvre aux responsabilités ? Non plus.

Toutes ces mesures ne sont pas suffisantes pour répondre aux attentes des plus fragiles, nous en sommes d’accord.

Ce budget n’est pas le nôtre et ce n’est pas celui que nous aurions défendu.

Il s’agit du budget d’un gouvernement de droite.

Mais sans cette négociation exigeante, aucune de ces avancées n’auraient été obtenues.

Vient également le sujet majeur des retraites.

J’ai défendu cette abrogation dans le cadre de la campagne des élections législatives et l’abrogation est nécessaire.

Pour qu’elle soit adoptée, il faut une majorité de députés à l’Assemblée nationale et au Sénat.

Comment obtenir cette majorité dans la configuration actuelle ?

Malheureusement, la gauche n’est pas majoritaire à l’Assemblée nationale et encore moins au Sénat.

Elle est certes arrivée en tête des élections législatives mais sans majorité lui permettant de voter un tel texte.

Comment faire rouvrir ce dossier des retraites sans attendre 2027 ?

Les partenaires sociaux ont été mis de côté par la Macronie.

C’est ainsi que nous avons négocié pour revenir sur la réforme des retraites, la pénibilité, le montant des petites retraites et le report de l’âge de départ à la retraite à 64 ans.

Car oui la réforme BORNE est terriblement injuste. Ce sont les classes populaires, les femmes, les personnes avec des carrières longues, hachées, pénibles qui sont pénalisées.

La conférence sociale qui s’ouvre mettra sur la table des négociations tous les sujets : âge légal, durée de cotisation, pénibilité, carrières des femmes, sources de financement.

Pour les socialistes, il n’est pas question de maintenir la réforme BORNE. C’est pourquoi, même dans le cas où syndicats et patronat ne trouveraient pas d’accord, nous avons obtenu que le Parlement ait, dans ce cas, le dernier mot.

Après plusieurs heures de débats, les députés socialistes et les instances du parti socialiste ont décidé de ne pas voter la motion de censure déposée par LFI à ce stade.

Respectueuse du vote, des conclusions des débats, et en toute loyauté, je n’ai pas voté en faveur de la motion de censure présentée par LFI.

On ne censure pas un discours mais bien des actes.

Si le gouvernement ne met pas en œuvre ses engagements, la censure tombera.

Je ne suis pas naïve, je ne peux imaginer que faute de trouver les interlocuteurs à gauche, François BAYROU ne se retourne, comme l’a fait Michel BARNIER, vers l’extrême droite pour tenter de trouver un semblant de majorité.

Le vote du budget sera un moment politique majeur et décisif pour l’avenir du pays.

C’est à ce moment-là que se jouera l’avenir de ce gouvernement.