Conférence sur l’injuste prix de notre alimentation à Ayherre : l’alimentation, enjeu de société

Le 15 avril, j’assistais à Ayherre – aux côtés d’Iñaki Echaniz et Andde Sainte-Marie – à une conférence sur « L’injuste prix de notre alimentation : quels coûts pour la société et la planète ». 

Quand le coût de l’alimentation n’est pas qu’une affaire pécuniaire…

Organisée à l’initiative des associations APFPB et BLE, qui tenaient ce jour-là leurs assemblées générales, cette conférence se proposait de rendre compte des chiffres et diverses données parues dans un Rapport de septembre 2024 réalisé en collaboration avec le Secours Catholique, le réseau CIVAM, Solidarité Paysans et la Fédération Française des Diabétiques. L’occasion de développer en groupe une réflexion autour du prix actuel de notre alimentation.

Un coût qui n’est pas uniquement une affaire pécuniaire… Mais une véritable charge pour la société et la planète ! Une charge injuste.

Parmi les données évoquées figuraient celles indiquant que quelque 8 millions de Français sont en insécurité alimentaire, que 2 millions de Français doivent quant à eux recourir à des aides alimentaires pour se nourrir, que 30 % des oiseaux ont disparu en 15 ans seulement, que l’obésité a bondi de 160 % en 20 ans ou encore que 18 % des agriculteurs vivent sous le seuil de pauvreté, étant par là même deux fois plus touchés par le risque de suicide.

Des chiffres tout bonnement effarants qui rendent compte de la gravité de la situation et de l’incohérence des politiques publiques actuelles en matière d’alimentation.

Une situation qui coûte cher à la collectivité

Cette situation délétère coûte cher à la collectivité. 

Le Rapport mentionne que, chaque année, 19 milliards d’euros sont dépensés pour compenser les dégâts pluriels provoqués par les politiques alimentaires : des dégâts sociaux, environnementaux et sur la santé générale des populations.

De plus, 48 milliards d’euros, précise le Rapport, sont chaque année dédiés au maintien du système alimentaire français, à savoir la Politique Agricole Commune (PAC), la défiscalisation de l’agroalimentaire, etc.

Une autre voie est possible

En matière de politiques alimentaires, les enjeux sont donc immenses : un meilleur pilotage des politiques publiques, une accélération de la transition agroécologique, la création d’une sécurité sociale de l’alimentation, la régulation du commerce international, entre autres.

Ce Rapport a ainsi permis de mettre en lumière ce constat et, plus largement, d’imaginer une autre voie, plus juste. Une voie qui éviterait à l’avenir que lorsqu’un consommateur dépense 100 euros en denrées alimentaires, seulement 7 euros reviennent au producteur.

En ce sens, le Rapport présenté à Ayherre fait de multiples recommandations favorisant le droit à une alimentation saine, de qualité et plus juste. Certaines dispositions sont d’ores et déjà à l’œuvre au Pays basque, mais les pistes d’amélioration demeurent nombreuses.

Je remercie vivement les organisateurs pour l’organisation de cette conférence et de nous aider dans cette prise de conscience indispensable et urgente.

Accéder à une alimentation, de qualité et juste, est un droit fondamental ! J’en ferai le thème d’un futur Atelier Législatif Citoyen.