Résolution visant à lutter contre les addictions numériques

J’intervenais le 30 octobre 2024 en Commission des affaires européennes sur la proposition de résolution visant à lutter contre les addictions numériques chez les enfants portée par le groupe Socialistes et apparentés, et plus particulièrement ma collègue Marietta Karamanli.

La dépendance au numérique, initialement niée ou moquée, a pris une ampleur inattendue avec la pandémie de COVID-19 survenue en mars 2020.

La croissance de l’utilisation du numérique est désormais telle que 84 % des moins de 35 ans se déclarent dépendants du numérique (Sondage IFOP « Les français et l’addiction au numérique », janvier 2024).

De même, 84 % des personnes âgées de douze ans et plus utilisent un téléphone portable. Une étude internationale a montré que les jeunes de 16 à 24 ans passent en moyenne plus de sept heures par jour sur l’internet.

Paradoxalement, ces mêmes jeunes qui utilisent ces écrans éprouvent des difficultés à utiliser les outils informatiques et numériques de manière positive pour effectuer des recherches ou faire valoir leurs droits.

Un nouveau phénomène dit d‘illectronisme se fait jour.

Ces jeunes se retrouvent ainsi doublement fragilisés : d’un côté, soumis à un contenu numérique qui peut les rendre addicts, et de l’autre, incapables d’exploiter ces outils de manière active et constructive.

Cette résolution a donc pour objet d’inviter la Commission européenne à présenter une proposition législative contre la conception addictive des services en ligne notamment à l’égard des plus jeunes.

Dans ce contexte préoccupant, j’ai dès lors souhaité attirer l’attention de la ministre de l’Éducation nationale sur un concept novateur : « le téléphone scolaire » dans une Question Ecrite au Gouvernement (QEG). 

Ce dispositif consisterait à interdire l’apport de téléphones personnels par les élèves et à fournir un téléphone « scolaire » géré par l’établissement.

Parmi ses atouts : l’enregistrement des présences sur des bornes, l’envoi de messages importants par la direction, ainsi qu’un GPS permettant de localiser les élèves sur le trajet école-maison.

J’ai donc souhaité savoir si des mesures seraient prises pour protéger les élèves et si des réflexions sont en cours concernant la création de ce type de dispositif.

Les points suivants sont soumis à son appréciation :

  • Quelles mesures pourraient être mises en place pour faciliter le financement d’un tel dispositif dans les collèges, en collaboration avec les opérateurs de télécommunications ?
  • Comment le ministère envisage-t-il d’encadrer l’utilisation des écrans afin de favoriser une approche active et constructive plutôt qu’une consommation passive ?

Je vous tiendrai informés de la réponse apportée.