Mon intervention en séance publique sur les peines planchers 

Chaque groupe politique dispose d’un jeudi par mois pour fixer l’ordre du jour de ses propositions de loi.

La journée du 31 octobre était consacrée à la « niche » du RN qui a présenté sept propositions de loi. 

J’ai ainsi siégé dans l’hémicycle jusqu’à 00h pour l’examen de ces propositions de lois dont aucune n’a heureusement été adoptée. 

Peu avant minuit, je suis intervenue en tribune pour le groupe socialiste et apparentés afin de dénoncer la proposition de loi du RN visant à rétablir les peines planchers et vous trouverez cette intervention ci-dessus.

Le RN recycle du Sarkozy-Dati et toutes les études sérieuses démontrent que les peines planchers n’ont pas eu d’effets sur la récidive.

L’affirmation selon laquelle la réponse pénale ne serait pas assez ferme face aux individus qui troublent le plus gravement l’ordre public ne relève, ni plus ni moins, du café du commerce. 

Même si cela n’a pas été perçu par l’opinion publique, pour diverses raisons, la réponse pénale s’est factuellement durcie ces vingt dernières années : près de 90 000 années de prison ferme ont été prononcées par les juridictions en 2019 contre 54 000 environ en 2000, soit une augmentation de près de 70 % sur vingt ans.

La délinquance n’a pas diminué et les prisons sont pleines à craquer.

Pas plus tard que début octobre de cette année, le directeur interrégional des services pénitentiaires d’Occitanie alertait sur la situation de la maison d’arrêt de Nîmes, qui ne peut plus héberger de détenus. Cette prison a atteint le taux de surpopulation record de 240 %, soit 480 détenus pour 200 places.

Nous avons donc la nécessité de proposer à nos concitoyens des mesures efficaces. C’est l’amendement et la réinsertion qui devraient être notre priorité.

N’oublions également pas que nos fonctionnaires pénitentiaires dénoncent des conditions de détention inadaptées à la réinsertion des condamnés et des difficultés considérables dans leur travail quotidien.

Pour le groupe Socialistes et apparentés la sécurité est une question très sérieuse qui doit être traitée avec intelligence et non brutalement. C’est pour cette raison que nous nous sommes opposés à cette proposition de loi démagogique.